Une solution pour tester le métier d’enseignant

En quoi la loi Dussopt avec le contrat de projet institué par le décret du 27 février 2020 pourra-t-elle révolutionner l’exercice du métier de professeur ? Rémi Boyer, président-fondateur de l’association Aide aux Profs, nous livre le mode d’emploi.
Photo by Matthew Henry from Burst

La loi Dussopt est une chance phénoménale de transformer notre modèle de société puisqu’au lieu de visser les personnes dans un métier à vie comme cela est fait avec le métier de professeur, les étudiants et salariés du privé qui décideront de l’exercer ne l’aborderont plus comme le seul rail de leur voyage professionnel dès leur entrée, mais le penseront comme une étape professionnalisante de courte, moyenne ou longue durée, une découverte, pour transmettre aux jeunes qui leur seront confiés toute leur expérience, leur dynamisme, leur enthousiasme, leur passion d’une discipline, leur énergie, et ce sera d’autant plus facile qu’ils seront jeunes et en bonne santé, à l’écoute, patients et empathiques.

Êtes-vous fait pour le métier de professeur ?

Ce sera d’autant plus salutaire pour l’Education nationale qu’ils auront bien cerné tout ce qui, en amont, peut les mettre en difficulté dans ce métier, afin que chacun sache se préparer, agir sur son développement personnel et résoudre d’éventuelles fragilités psychologiques, car devant 20 à 30 élèves, le choc est rude, les élèves sont impitoyables si le professeur doute de lui, manque de confiance en lui. Il devient alors aisément leur bouc-émissaire et là commence insidieusement la souffrance au travail.

Qu’est-ce que le contrat de projet ?

Le Contrat de Projet de 1 à 6 ans est l’excellente occasion pour chacun de commencer par expérimenter le métier, et, si l’expérience est belle et bonne à vivre, de décider alors 2 ou 3 ans plus tard, en cours de contrat, de passer un concours, plutôt que de s’engouffrer trop vite dans un concours qui permettra d’obtenir un emploi à vie dont le statut verrouillera leur liberté de mobilité tout au long de l’année (à moins que l’Education nationale décide de créer les conditions nécessaires d’une mobilité tout au long de l’année, démarche que tous les conseillers de Ministres et les Inspecteurs généraux que nous avons rencontrés depuis 14 ans dans nos multiples entretiens nous ont dit « être impossible, car on a toujours fait comme ça » ?)
En effet, actuellement et depuis l’origine de l’Education nationale en France, a contrario de nos voisins européens, les services des Ressources humaines des académies ne savent pas libérer tout au long de l’année les professeurs qui veulent rebondir ailleurs librement, quand ils en ont envie, alors qu’ils démontrent parfaitement qu’ils sont en mesure d’accueillir de nouveaux professeurs tout au long de l’année.

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