Reconversion : tester son futur métier !

Quand l’envie de reconversion est là, difficile de penser à autre chose. L’idée fait tranquillement son chemin jusqu’au jour où vous vous décidez à franchir le pas ! Avantages, inconvénients… vous avez tout évalué et vous pensez prendre la bonne décision. Toutefois, il manque une corde à votre arc et pas des moindres : vous ne connaissez pas vraiment le métier que vous souhaitez exercer. Si vous passez à côté de cette étape, vous risquez gros… RegionsJob.com fait le point.

Beaucoup de Français sont tentés par la reconversion : pour plus de 80 % des Français, 2018 est d’ailleurs l’année de la remise en question professionnelle selon un sondage RegionsJob. Ouvrir une chambre d’hôtes ; lancer son food truck ; ouvrir un restaurant ; créer son agence de communication ; devenir menuisier, charpentier ou cuisinier… Certaines reconversions font rêver les Français. Et si la plupart des projets sont pesés en fonction de leurs avantages et inconvénients, peu d’entre eux font l’objet d’une expérimentation « IRL » (« in real life »). Une erreur selon Yves Deloison, auteur de Réussir sa reconversion aux éditions Heliopoles et journaliste expert en reconversion sur toutpourchanger.com, pour qui il est très important, d’apprendre à connaître le métier vers lequel on se dirige, « comme pour les métiers manuels par exemple, qui peuvent être plus “physiques” qu’on ne le pense ».

Entre vie rêvée et réalité…

Pierre a vécu cette mésaventure. Ancien journaliste, il ne se sentait plus à l’aise dans son travail. Face à une ambiance délétère, il a voulu changer radicalement de vie. En seulement 6 mois, il choisit de se tourner vers le métier d’ébéniste. En 2012, il expliquait à Mode(s) d’Emploi : « Je n’étais plus investi à 100% dans mon travail et je repensais à mes rêves de gosse, à mes désirs d’exercer un métier passionnel. J’ai profité d’un plan social pour suivre des formations et j’ai eu la chance de trouver assez facilement un emploi dans ce domaine ». Malheureusement, Pierre n’a pas le coup de cœur escompté pour son nouveau métier : « je me suis rendu compte que mon métier de journaliste me manquait et que finalement, je n’y étais pas si mal. Aujourd’hui, je sais que j’aurais dû tester dans un premier temps le métier d’ébéniste et chercher à mieux comprendre ce qui ne me plaisait plus à l’époque dans celui de journaliste » concède-t-il.

Gare au syndrome de la chambre d’hôtes

Beaucoup de Français ont ainsi tout plaqué pour monter leur chambre d’hôtes. Certains sociologues ont même évoqué, à un moment, l’existence d’un « syndrome de la chambre d’hôtes ». Cette envie est particulièrement forte chez les citadins âgés de 30 à 50 ans, tentés par un « retour à la terre », une certaine authenticité et prêts à « gagner moins pour vivre mieux ». Mais le changement peut être brutal dans ce genre de reconversion, avec une perte de revenus pouvant aller jusqu’à moins 50 %. Si le bonheur est dans le pré, « on ne devient pas riche en ouvrant une chambre d’hôtes, mais pour un salaire d’appoint c’est suffisant ! » confirme Marie, 42 ans, qui a ouvert une péniche d’hôtes à Asnières-sur-Seine en 2008. Et travailler pour soi concède-t-elle, ça n’a pas de prix.

Un changement de vie radical « demande beaucoup d’énergie »

David et Pierre, anciens cadres dans l’informatique et les télécoms chez Orange, ont démissionné pour fabriquer et vendre du pain biologique à Erdeven dans le Morbihan. Prudents, Pierre a démissionné de sa société via une rupture conventionnelle tandis que David a bénéficié de l’essaimage, un dispositif permettant de quitter son entreprise pendant plusieurs années avec la possibilité de la réintégrer par la suite. L’idée de monter leur entreprise « a germé après diverses rencontres avec des boulangers », explique Pierre. Ils ont tout appris du métier en se formant notamment à un brevet professionnel de responsable agricole. Un changement de vie radical qui « demande beaucoup d’énergie ». « Je ne m’attendais pas à un projet si lourd » explique Pierre, « d’autant que nous avons monté notre bâtiment, qu’il a fallu apprendre le métier d’agriculteur et se former à la gestion administrative ». Ils ont aussi accepté de « diviser par trois » leur salaire.

« Il faut dépasser sa timidité car le jeu en vaut la chandelle »

Pour éviter au maximum l’échec, mieux vaut donc son futur métier. Mais comment s’y prendre ? Dans un premier temps, tout simplement « en parlant par exemple avec des personnes qui exercent le métier qui nous intéresse et en passant du temps avec elles en situation de travail » conseille Yves Deloison, notre expert de la reconversion. « Il faut dépasser sa timidité car le jeu en vaut la chandelle ».
La suite à lire sur RegionsJob

Leave a Comment