Reconversion : les cadres ont-ils une longueur d’avance sur les autres ?

DSC_206.jpgS’inventer une nouvelle vie, beaucoup d’entre nous en rêvent. Et les cadres ne sont pas en reste. De plus en plus nombreux à passer le cap, ils disposent d’atouts clés pour changer. Et même souvent d’un train d’avance sur les autres catégories socioprofessionnelles.

Voyages d’affaires, conseils d’administration, dîners professionnels, assistant ou assistante au petit soin, téléphone vissé à l’oreille, ordi en toute circonstance, primes et salaire en conséquence, tout bon cadre s’enorgueillit un jour de ce style de vie. Jusqu’au jour où… le brillant soldat, actif, productif et hypermobile ressent comme une vague envie de tout plaquer. Pression, frustration, routine, manque de temps, sensation de se perdre ou de s’oublier, ont raison d’une si belle carrière. Pour une autre, aussi belle. A l’instar de ce consultant en stratégie industrielle interviewé l’année dernière, devenu céramiste à Londres, de cet auditeur d’une grande banque, aujourd’hui ébéniste et qui témoigne en vidéo sur toutpourchanger.com ou encore de cette directrice du développement reconvertie en artisan parfumeuse.

Troquer réussite sociale contre épanouissement

Ils sont banquier, DG, juriste, commercial de haut vol, et à un moment ou à un autre, certains veulent oublier la ville et son vacarme, le monde de l’entreprise et son stress, d’autres changent de métier, créent leur entreprise ou partent vers de nouveaux horizons, jusqu’à s’installer hors de nos frontières ! Pour eux, s’ouvre une nouvelle étape décisive de leur vie. Fruit d’une révolution interne et personnelle, cette phase les voit caresser le désir de vivre et travailler autrement ou ailleurs. Et quand je les interroge pour savoir ce qui les motive à vouloir changer de vie, chaque fois revient le désir de tendre vers des aspirations profondes et d’être le plus possible en phase avec soi-même. Troquer gloire, notoriété, responsabilité, performance, les bons points de la réussite sociale contre d’autres critères : désir d’harmonie, équilibre, autonomie, liberté, qualité de vie, épanouissement.

Le second souffle

Quand beaucoup continuent à subir une situation qu’ils ne supportent plus, prisonniers des embouteillages et de la pression, d’autres cherchent à s’assurer une vie qui vaille le coup. Mais pas si facile de vivre de sa passion, de se mettre au vert ou de redevenir maître de son temps. Ceux qui l’ont tenté le savent. Si j’incite à lever les résistances qui empêchent les uns et les autres d’agir, j’insiste aussi pour que les candidats au changement prennent la mesure des turbulences à venir. Habitués à s’adapter et à affronter des situations souvent périlleuses au cours de leur vie professionnelle, les cadres ont dû prendre des risques, résoudre une multitude de problèmes et vivre des expériences inédites parfois déroutantes. Bref, ils ont dû faire leurs preuves. Alors, après une première partie de carrière qui offre l’opportunité de se réaliser professionnellement et d’atteindre les objectifs d’évolution et de promotion qu’on imagine si réjouissants, je crois qu’il est temps pour ceux qui le souhaitent de tourner la page. Et de donner un autre sens à leur vie. Face à un tel défi, ils sont plutôt bien lotis.

Passer du fantasme à la réalité

Plutôt armé pour faire face au changement donc, le cadre a développé mobilité, adaptabilité et flexibilité qu’il peut ensuite mettre à profit pour réaliser ses propres projets. Préparé par son expérience ou sa formation à affronter l’inconnu et les peurs qu’il génère, il s’accommode plus aisément de l’insécurité ou des turbulences qu’entraînent les changements de vie. J’insiste à nouveau, cela n’exonère évidemment pas du travail indispensable de préparation qui a pour but d’affiner ses objectifs et de les concrétiser à terme. Aspirer à construire un nouveau projet de vie et mettre en conformité ses aspirations et sa vie, finalement, si c’était ça le luxe suprême ?

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