Créer une entreprise en famille : galère ou bon plan ?

creer-entreprise-famille.jpgLancer une affaire avec le conjoint ou un parent était autrefois monnaie courante. Mais aujourd’hui, avec les nouveaux rapports familiaux, est-ce vraiment une bonne idée ?

Monter une boîte en couple, entre frères et sœurs ou entre parents et enfants, c’est une histoire vieille comme le monde. C’est aussi un pari à haut risque. Pourquoi ? Parce que famille et entreprise sont deux sphères sensibles, là où les conflits les plus durs se développent. Alors mêler les deux, je vous laisse imaginer ce que cela peut produire. A la clé parfois, discussions vives et ambiance explosive au cours de réunions de travail dignes d’O.K. Corral. Mais cela n’est pas toujours ainsi que les choses se passent. Travailler en famille comporte aussi quelques avantages pour ceux qui savent prendre les précautions nécessaires. D’abord parce que cette solution facilite parfois la concrétisation d’un projet qui vous tient à cœur. Si votre banquier émet des doutes concernant votre aptitude à développer une entreprise, vos proches vont peut-être vous accorder la confiance dont vous avez besoin.

Complémentaires

Et cela peut marcher même si la famille n’est pas unie comme les cinq doigts de la main. Indispensable en revanche que votre collaboration repose sur une bonne entente, une confiance réciproque, des envies communes. Et si un membre de votre famille se rallie à votre projet, il peut non seulement apporter une part du financement qui vous manque, mais aussi les compétences qui vous font défaut. J’insiste sur ce dernier point. Il s’agit d’une des règles essentielles pour que l’alliance fonctionne : vous devez miser sur vos complémentarités, chacun apportant sa plus-value. Engagez-vous seulement si vous êtes sûr que vos futurs associés se passionnent pour le projet, qu’il sont compétents bien sûr et que vous êtes complémentaire. Succès assuré si votre solide fibre commerciale est associée aux compétences d’un gestionnaire hors pair, par exemple.

Carrés

A présent que vous êtes assuré des atouts de votre collaboration, posez les règles ensemble. Commencez par passer en revue avec les futurs associés tous les risques et discutez librement des conséquences possibles de votre entreprise commune. Y compris les plus désastreuses en cas de ratage. Anticipez tous les questions organisationnelles et financières et les règles de fonctionnement : niveau de salaire, répartition des rôles respectifs afin d’éviter les rivalités… N’oubliez pas les problèmes éventuels qui peuvent survenir et les portes de sortie envisageables, les solutions de rupture en cas de désaccord notamment.

Cadrés

Restez vigilant car même si les rôles ont été clairement répartis, il se peut qu’au fil du temps vous vous marchiez sur les pieds si vous ne prenez pas garde. Enfin, marquez bien la différence entre la sphère privée et les affaires. Même si c’est difficile de respecter les frontières, abordez le moins possible les questions familiales quand vous êtes sur le lieu de travail et vice-versa. Après quelques années d’existence, lorsque l’entreprise a pris son rythme de croisière, elle monopolise de moins en moins les conversations pendant les repas. Et dites-vous que si les rapports viennent à se tendre ponctuellement, c’est le lot de n’importe quelle entreprise, ou de n’importe quelle famille.
Yves Deloison

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