Bienvenue dans le monde de l’uberisation et du tâcheron

Un travailleur indépendant sur cinq dépend économiquement d’une autre entité, c’est-à-dire, d’un seul client. C’est ce qu’indique l’Insee dans une étude récente. Ils sont de plus nombreux à opter pour ce statut par choix ou plus souvent, par obligation, et à dire bye bye au salariat. Pas de couverture, pas de congés et surtout, une totale dépendance, un comble pour ceux qu’on nomme à tort, des « indépendants ». Analyse de l’Insee.

« En 2017, en France, sur 3,1 millions d’indépendants, un sur cinq est économiquement dépendant d’une relation avec un client, une organisation en amont ou un intermédiaire. Ces relations de dépendance imposent des contraintes : elles limitent l’autonomie quant au contenu des tâches, aux horaires et à la fixation des prix.

La dépendance à un client est la première forme de dépendance : elle concerne 10 % des indépendants. Plus nombreux dans l’information-communication, les transports et les services aux entreprises, ils sont à la fois contraints sur leurs horaires et en manque de travail. Les dépendants d’une relation amont, 7 % des indépendants, sont pour moitié des agriculteurs et pour un cinquième dans le commerce. Ils sont plus souvent employeurs, en société, avec des associés ou insérés dans des réseaux. Ils sont moins diplômés. Ils travaillent davantage que les autres.

Pour un quart d’entre eux, le manque d’influence sur leurs prix est la difficulté principale. Les dépendants d’un intermédiaire (y compris d’une plateforme numérique) représentent 4 % des indépendants. Ils sont plus présents dans les secteurs du transport, de l’immobilier et de l’information-communication. En moyenne, ils travaillent moins que les autres et sont bien plus nombreux à souhaiter travailler davantage. Un sur cinq se déclare inscrit à Pôle emploi, ce qui reflète à la fois la volonté de changer d’emploi et une sortie récente du chômage pour certains d’entre eux. »

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