Vous sentez-vous lié à un territoire ? Vous saurez tout sur vos racines !

Avez-vous déjà songé à quitter la région où vous avez grandi ? Rêvez-vous de retrouver la région de votre enfance ? France Guérin-Pace, chercheur à l’Ined* et coauteure de l’étude Histoire de vie publiée par l’Insee répond à nos questions. Pourquoi sommes-nous attachés à un territoire ?

TPC.com : Comment définir le concept de racines ?

Une réponse évidente voudrait qu’on se réfère aux origines géographiques. Certes, mais les racines, telles qu’on les entend, c’est-à-dire un lieu réel d’attachement affectif, sont le fruit de nombreux autres facteurs. Elles dépendent de chaque individu. Il existe des lieux où il n’a jamais vécu mais qui créent un référent identitaire. Ou encore les racines qu’on a complètement oubliées. Cette problématique du territoire comme composante de la construction identitaire existe, mais il ne faut pas occulter les 11 % de personnes interrogées qui n’ont jamais changé de commune par exemple. Elles n’ont bien souvent pas conscience d’avoir des racines. En résumé, il faut au moins être parti pour savoir d’où l’on vient.

TPC.com : À quel stade décide-t-on de revenir vers ses racines ?

France_Guerin-Pace.jpgEn général, les individus vivent quatre étapes géographiques différentes tout au long de leur vie. Il est toutefois difficile de dire ce qui fait revenir les gens vers leurs racines. Même s’il existe des éléments déclencheurs, comme dans tout processus de changement, l’identité est mobile, les gens évoluent toujours. Ce lien aux origines fluctue constamment. Ainsi un lieu qui m’est cher et auquel je suis attaché à 20 ans, pourra très bien être occulté à 40 et ressurgir à 60. Tout dépend donc des parcours individuels. À la limite, on se rend compte que certaines régions révèlent un patrimoine de référent identitaire plus fort. Le Sud, l’Alsace et la Bretagne, par exemple. Mais rien qui permette d’esquisser réellement un profil type.

TPC.com : Où en est-on avec ce phénomène de retour aux racines ?

Il n’y a pas de réponse. D’abord, on n’est pas nécessairement attaché à ses racines. En outre, la richesse et le caractère unique du parcours de chacun font qu’on ne peut enfermer les gens dans des cases. Et par conséquent d’analyser objectivement le phénomène de retour aux racines. C’est vraiment à chacun de définir ses propres racines, et de comprendre la force de ce qu’elles peuvent représenter. Quand on voit l’itinéraire des gens… Comment les réduire à une tendance généralisée ?
*Ined : institut national des études démographiques

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