Peut-on vraiment travailler au service des autres et dans le respect de ses valeurs ?

©toutpourchanger.com

Oui, l’économie sociale ouvre à de nombreux débouchés : de l’action sociale à la santé, du commerce à la banque et aux assurances, en passant par le tourisme, l’agriculture ou l’environnement. Si actionnaires, stock-options et délocalisation vous donnent des boutons, sachez qu’il n’y a pas de fatalité. Il est possible de trouver du sens dans l’exercice de votre métier !

Coopératives, mutuelles, associations et fondations emploient près de 10 % des salariés français. C’est le premier constat relevé dans l’enquête qu’a mené l’Insee sur l’économie sociale, un secteur qui permet de se ménager une place au service de l’humain et de travailler autrement. Les entreprises du secteur « ont en commun quelques grands principes comme la gestion démocratique, qui attribue une voix à chaque personne et non pas à chaque action, la recherche d’un projet collectif ou encore le refus de l’appropriation individuelle des excédents », souligne par ailleurs cette étude. Ici, la recherche du profit passe donc au second plan.

Une mission sociale mais cadrée par des objectifs économiques
Dans ce qui s’apparente encore à une bulle, les salariés travaillent ensemble pour apporter une réponse collective à des besoins non couverts par l’économie traditionnelle ni par l’État. Les bénéfices ne sont pas reversés à des actionnaires mais sont réinjectés dans la structure pour faire avancer les projets. Attention tout de même, certes l’économie sociale est axée sur l’individu et sur le lien mais la motivation pour postuler auprès d’une entreprise de ce secteur ne peut se limiter à un seul argument : la recherche de sens dans son job. Il faut accepter d’entrer dans un cadre classique de collaboration comme avec n’importe quelle entreprise. Vous y exercez un métier avec une fiche de poste, des objectifs à atteindre et un entretien d’évaluation par exemple.

1 emploi sur 10 en France émane de l’économie sociale

L’économie sociale « est constituée d’une myriade de petites unités mais aussi de grosses entreprises dont l’effectif dépasse les 5 000 salariés tous établissements confondus », à l’instar du Crédit Coopératif, d’Emmaüs ou de la Maif. Côté job, difficile de lister l’ensemble des métiers recensés. Il n’existe pratiquement pas d’emplois propres au secteur et les types de postes sont très variés. L’Usgeres (Union des syndicats et groupements d’employeurs représentatifs dans l’économie sociale) en comptabilise même 70. Des métiers bien différents selon les nombreuses branches : éducation, animation, santé, action sociale, environnement, tourisme, aide aux personnes, sport, culture, commerce, banques et assurance, bâtiment…

Quel métier exercer et dans quelle branche ?

Cela va du chargé de mission ou coordonnateur aux animateurs sportifs, éducateurs ou aides soignants et auxiliaires de vie sociale, professionnels de l’aide à domicile. Les centres sociaux et socioculturels et l’accueil de jeunes enfants comptent dans leurs rangs des auxiliaires de puériculture et des intervenants techniques. Selon d’autres sources, les métiers de l’action sociale, de la culture, du sport et de l’éducation populaire représentent à eux seuls 80 % des emplois de l’économie sociale et solidaire. Autres pistes professionnels pour travailler dans ce secteur : les métiers de dessinateurs projeteurs, de métreurs vérificateurs et de gardiens d’immeuble pour la branche du logement social. Vous pouvez aussi opter pour les métiers d’assistant dentaire, d’audioprothésiste et même de journaliste radio ou de webmaster et plus classiquement pour ceux de la maintenance, de la restauration, de la sécurité, du nettoyage, de la gestion et comptabilité.

Pour quel salaire ?
Côté rémunération, le revenu mensuel moyen tourne autour de 1 600 euros, inférieur d’environ 10 % à la moyenne des salaires en France. A noter qu’ici, l’échelle des salaires ne va que très rarement au-delà de un à trois, ce qui reste raisonnable comparé à celle du secteur privé lucratif qui peut aller de 1 à 5. Enfin, nombre de conventions collectives et d’accords d’entreprise garantissent de bonnes conditions de travail.

Pour aller plus loin

www.ressources-solidaires.org : le portail dédié à l’emploi, au recrutement et à l’actualité de l’économie sociale.

www.jeunesse-vie-associative.gouv.fr : le site jeunesse et vie associative du ministère et de son réseau national. Des infos sur l’engagement associatif, l’éducation populaire, l’emploi et la formation dans ces branches.

Solidaire : tous les domaines de la solidarité y sont traités, de l’aide au logement au tourisme solidaire, du bénévolat au salariat, de la micro-finance à l’économie sociale et solidaire en passant par l’humanitaire ou la défense de l’environnement.

www.mouves.org : le mouvement des entrepreneurs sociaux.

Source : Observatoire national de l’économie sociale et solidaire, Uniformation, Conseil national des chambres régionales de l’économie sociale et Insee

Leave a Comment