Quand Pôle Emploi ne veut pas d’une prestation qui réussit aux chômeurs

pole-emploiSous contrat avec Pôle Emploi,  Nicolas anime un atelier réseau pour optimiser la recherche d’emploi pour un public de personnes incrédules face à des méthodes originales. La démarche obtient de bons résultats. Pourtant, elle ne devrait pas être reconduite… Témoignage.

Lorsque, sous contrat chez pôle emploi,  j’anime un atelier réseau, le public incrédule est amené à changer complètement sa perception de la recherche d’emploi. En effet, c’est la première fois que cette administration les invite à travailler ensemble sans la moindre menace de sanction . Vous comprendrez qu’ils se méfient car une radiation pour non présentation à une convocation coûte en moyenne 2 mois sans revenus.  Vous imaginez les conséquences lorsque vous êtes déjà aux minimas sociaux.  En plus je leur demande de participer, de s’engager dans des exercices de présentations de soi, de simulation d’entretien par téléphone ou en face à face. Ils sont également invités à imaginer des contacts pour rapprocher les autres participants de leurs cibles. Cibles que d’ailleurs je les invite à démultiplier grâce au tableau de chasse et au développement de réseau.  Quel changement. C’est tellement profond qu’il faut même les relancer pour leur propose un suivi personnalité entre deux ateliers, alors qu’ils notent le premier 16/20 et que je donne mail et portable. Pourtant 60% d’entre eux retrouvent du boulot en moins de 3 mois, 4 fois mieux que la moyenne. C’est le seul changement qui  compte à mes yeux, dans une administration qui a les yeux rivés sur bien d’autres statistiques que celles-ci.

Laurence change de métier

Lorsque Laurence a pris conscience qu’elle pouvait utiliser ses compétences ailleurs, elle a sauté sur l’occasion, d’autant qu’il était possible de s’essayer à un nouveau métier sans frais pour l’entreprise en conservant ses droits aux allocations. Evaluation en milieu de travail (EMT) pouvant conduire à une embauche. Elle est passée de serveuse dans la restauration, à employée de libre service dans une grande enseigne de la distribution. Ses moteurs sont le sens de l’organisation, la réactivité, le goût de l’ordre, le contact aussi.  Tout ce qu’elle retrouve dans cet autre monde. Les horaires décalés ? elle en a vu d’autre avec les coupures qui vous font travailler de 11H à 15H puis de 19H à 23H. Elle qui dort peu préfère 3H à 10H, cela lui laisse une bonne partie de la journée libre. La finalité est la même, contribuer à nourrir les autres – elle est aux produits frais – en organisant le logistique des fruits et légumes pour tout le monde plutôt que des plats déjà prêts aux personnes qui peuvent se payer le restaurant. Ella dit tout cela au recruteur et lui a apprécié.

Comment le changement s’est opéré pour Laurence ?

Lorsque je fais connaissance avec Laurence, elle en a assez d’être serveuse dans un restaurant,  marre de la saisonnalité du métier, mais ne se voit pas faire autre chose. Elle ne trouve pas de boulot depuis des mois en cet hiver. Lorsque je lui montre l’illustration d’une liste de chasse, elle est d’abord étonnée, puis réfléchit et se dit qu’après tout, elle a des qualités rares et précieuses à proposer ailleurs. Il est vrai que 3 photos de boucs de races différentes avec comme titre « la tête de l’emploi » a de quoi surprendre, d’autant que le développement de la diapo est d’expliquer pour une même compétence « le sens du client » on pouvait s’épanouir ailleurs. De la restauration aux services à la personnes en passant par la distribution. Pour rendre ma démonstration plus percutante, les noms de vraies entreprises connues comme recruteurs dans le secteur était mentionnées.
D’autres conseils dans la deuxième partie de l’article

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