Devenir prof, c’est prendre le risque de souffrir. Alors, anticipez !


Souffir denseigner cover ver2 rev6A l’occasion de la sortie du livre événement Souffrir d’enseigner: faut-il rester ou partir ? en coédition Memogrames/apresprof.org coécrit par Rémi Boyer, président et fondateur d’apresprof.org, l’asso qui milite pour la seconde carrière des personnels de l’éducation, et José Mario Horenstein,  médecin psychiatre, toutpourchanger.com lance le mois spécial reconversion des enseignants.

Dès le départ, l’envie de faire ce métier repose sur un malentendu : celui de vivre son métier aussi bien que ceux que l’on a aimé écouter, sans tenir compte de ses traits de personnalité, de son tempérament, et sans connaître les qualités et les défauts qui permettront ou pas de réussir et de « tenir » dans ce métier. C’est toute la difficulté d’appréhender le métier d’enseignant : il est difficile d’identifier les qualités qui permettront d’y réussir, car elles varient selon les contextes scolaires, selon le niveau des élèves et l’environnement, et en fonction de la constitution des équipes pédagogiques.

Le plus beau métier du monde ?

L’envie de se sentir utile et de transmettre les valeurs morales qui leur ont été enseignées dans leur famille est très forte chez les enseignants qui rêvaient de faire ce métier depuis leur enfance. Ces professeurs vivent leur engagement à fond, sans transition entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle, qu’ils soient célibataires ou en couple avec des enfants. Ils sont passionnés par la discipline qu’ils enseignent, sont très motivés, et entrent dans l’enseignement avec leurs idéaux, plein d’enthousiasme, dynamiques, et disponibles, avec l’envie réelle d’aider leurs élèves à étudier, à progresser, à réussir.
« Aider les autres », « transmettre », « enseigner des valeurs », « me sentir utile », « être faite pour ça », montre que chez ces enseignants, enseigner est bien plus qu’un métier : c’est une passion personnelle galvanisante.
Cette forme de vocation rejoint le sens de l’expression « le plus beau métier du monde ». Le métier est toujours idéalisé dans l’inconscient collectif, avec sa dimension de transmission de savoirs, auprès d’un public en attente d’enrichissement intellectuel, attentif, et à l’écoute, alors que la réalité ne cesse de démontrer le contraire, car l’enseignant est au carrefour de toutes les potentialités de critiques : celles des élèves, de leurs parents, de ses collègues, des personnels d’encadrement et d’évaluation et de gestion de sa carrière. Si les enseignants pouvaient apparaître comme des notables locaux au 19e siècle, investis de la mission de transmission de leur savoir, ce n’est plus la norme dans un 21e siècle baigné dans la profusion de l’information par de multiples canaux : presse, radio, télévision, Internet.

« Entre 45 heures et 60 heures de travail par semaine »

Dans cet engagement de soi, cet investissement où l’on se donne entièrement, il y a un risque, qui peut survenir rapidement : celui de s’épuiser au travail, d’année en année, sans en prendre conscience, puisque l’envie de départ est un véritable engagement, un rêve de jeunesse. En effet, que l’on soit professeur des écoles avec une classe à l’année, ou professeur en collège ou en lycée avec plusieurs classes en responsabilité à l’année, le travail ne se termine pas en refermant la porte de la classe à la fin de la journée. Les premiers mois, la première année, l’enseignant va focaliser son inquiétude sur ces élèves qui lui posent problème, sur la réaction collective de la classe, ou sur ces détails d’organisation qui font que ses préparations de cours ne se déroulent pas comme prévu. Les insomnies en songeant à ces élèves perturbateurs feront partie du quotidien des enseignants les plus fragiles. Au moins les cinq premières années, le temps de travail de l’enseignant varie entre 45 heures et 60 heures par semaine, le temps d’avoir préparé – en respectant l’esprit des programmes officiels – tous les cours des différents niveaux de classes de l’École, du collège ou du lycée, où il peut être nommé selon sa qualification initiale.
Les visites régulières des inspecteurs, qui n’ont pas tous la même appréciation de la manière d’aborder tel ou tel aspect du programme de leur discipline, sont souvent vécues par les professeurs comme inquisitrices et déstabilisantes. Quelle que soit son ancienneté, l’enseignant ne peut jamais avoir la certitude d’être durablement perçu comme compétent dans sa pratique professionnelle, ce qui le place en permanence professionnellement en instabilité. L’attirance pour ce métier va s’en trouver, d’un seul coup, fragilisée, contrariée, car entre l’imaginé et la réalité vécue au quotidien, un grand fossé se creuse progressivement.
Si vous êtes étudiant, et que vous envisagez d’être enseignant, que ce soit dans le 1er degré comme professeur des écoles ou dans le second degré comme professeur de collège ou de lycée, quelle que soit la discipline, l’ouvrage « Souffrir d’enseigner : faut-il rester ou partir ? » de Rémi Boyer et José Mario Horenstein, préfacé par Georges Fotinos, est fait pour vous.
Il vous apprendra à anticiper tous les aspects de ce métier devenu de plus en plus complexe au 21e siècle, pour vous éviter d’en souffrir à des degrés divers.

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Souffrir d’enseigner: faut-il rester ou partir ?Rémi Boyer et José Mario Horenstein, Memogrames / apresprof.org.

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